14 bonnes pratiques du traitement EQ en mixage

Traitement EQ en mixage

Le traitement EQ nous donne un contrôle total sur les fréquences d’un mixage. Il permet de sculpter et former le caractère d’un son à loisir. 

Mais en réalité, c’est un outil très puissant qui nécessite un usage avec précaution et considération. Tu ne le sais peut-être pas mais il y a une bonne et une mauvaise manière d’approcher le traitement EQ.

Par exemple, il suffit d’une poignée de mauvaises manipulations pour totalement flinguer la balance tonale du mixage. Cet article va non seulement t’aider à éviter de faire ce genre d’erreur mais aussi t’aider à tirer les meilleurs résultats des EQ.

1) Pas de presets!

Cela peut sembler évident mais je préfère le préciser d’emblée. Choisir un preset d’EQ est inutile, même pour un point de départ (sauf à la limite pour un effet spécial, et encore).

Chaque son, chaque musique est un cas particulier tellement unique que le même traitement effectué sur l’un ne marchera pas forcément sur l’autre. Expérimentes plutôt avec pour écouter comment il change ton audio.

Cette remarque est aussi valable pour les traitements dynamiques (compression…). Mais attention, je ne dis pas qu’il ne faut jamais utiliser de presets! Ces derniers sont en revanche un bon point de départ pour des traitements d’effets temporels (reverb, delay, …). Mais j’y reviendrai…

En attendant, dans le cas des EQ, un bon producteur doit savoir comment manipuler l’audio de manière à sonner comme il l’entend. Ce qui nous amène au point suivant:

2) Toujours traiter le son avec une intention, jamais par défaut

J’en suis conscient, ce conseil est très difficile à suivre quand on est débutant. On préfère s’en remettre aveuglément à diverses EQ « charts » où on te recommande de creuser ou booster à telle ou telle fréquence pour tel et tel instrument…

Mais la vérité c’est que chaque cas est unique. Et comme pour les presets, ce n’est pas automatique, sinon ce serait trop simple! Le mieux est que t’essaies de te poser les bonnes questions avant chaque manipulation:

Qu’est-ce qui ne va pas dans le son et qu’il faut changer? → Pourquoi un EQ résoudrait mon problème? → Comment bien l’utiliser pour arriver à mes fins?

Avec l’expérience, le raisonnement devient immédiat, comme une seconde nature. Pour arriver à cela, il est primordial de s’exercer. Ce qui nous amène au point 3):

3) Apprendre à identifier les fréquences et se fier à ses oreilles

Comme j’en ai parlé dans les articles sur la perception et les bandes de fréquences, l’écoute critique du son exige un apprentissage permanent.

Entraînes-toi à savoir comment sonne les différentes bandes de fréquences. Idéalement, il faut aussi savoir identifier à quelle fréquence correspond une tonalité particulière.

Pour cela, il existe différents outils. Regardes ici: https://www.mediacollege.com/media-guru/audio/frequency-trainer.html.

Sinon, tu peux aller voir du côté de sites ou applis conçus pour ça (mais en anglais), comme:

« Train your ears »https://www.trainyourears.com/#get-it-now-section

« Soundgym »https://www.soundgym.co/

– l’appli « Quiztones »https://apps.apple.com/us/app/quiztones-eq-ear-training/id436707254

Cela permet en outre de s’entraîner de façon ludique.

Application "Train your ears"
Application "Train your ears"

Une bonne pratique aussi qui fait défaut aux débutants est d’utiliser les EQ avec ses oreilles et non visuellement! On est là pour traiter du son, pas une image. C’est pourquoi des plugins d’émulation analogique (voir point 14.) sont recommandés, comme je le mentionnais dans l’article sur les types de plugin EQ.

4) La bonne place de l'EQ dans la chaîne de traitement

Généralement, le mixeur place soit un compresseur, soit un EQ comme le premier plugin d’insert dans la chaîne de traitement. Je place presque toujours l’EQ en premier car cela permet de changer l’audio rentrant ensuite dans le compresseur. Et ce dernier réagit différemment suivant le type de son qu’il traite.

Je devrais bidouiller les paramètres du compresseur et de l’EQ en même temps, mais l’EQ vient en premier dans la chaîne. En effet, la première chose à faire est souvent de « nettoyer » le son avec un EQ (on peut dans quelques rares cas de bruit de fond intempestif placer un gate en tout premier dans la chaîne).

Penses à l’énergie dans les basses fréquences pour des éléments qui n’en ont pas forcément besoin. De plus ces basses fréquences font réagir inutilement un éventuel compresseur placé derrière. Enfin, penses aussi à ces fréquences indésirables comme une résonance parasite, une fréquence propre irritable due à un enregistrement sous une acoustique aléatoire, etc…

Chaîne de traitement EQ Logic Pro
Vue du mixeur sur Logic Pro: On voit les traitments successifs en bleu (Audio FX) ainsi qu'un traitement EQ par défaut en début de chaîne.

Pour un éventuel traitement EQ suivant qui consiste plutôt à « colorer » le son, on le placera alors après tout traitement sur la dynamique du son. Mais encore une fois, il n’y a pas de règles strictes par rapport à ça.

5) Avantages et pièges du traitement en solo

Le bouton « Solo » permet d’écouter une piste spécifique toute seule. Un débutant peut très vite abuser de cette fonction en mixage. Pourtant, le mixage par définition est composite. Il est ô combien bénéfique d’adapter une approche dans cette perspective. Utiliser le solo revient exactement à l’opposé de cette démarche puisque c’est la perspective d’un seul élément.

Aucun doute que mettre une piste en solo aide à discerner des changements. Mais il y a aussi aucun doute que cela peut mener à un traitement EQ hors contexte.

 Il n’est bien évidemment pas interdit d’égaliser en solo. Je pense qu’il faut simplement en être conscient.

Il existe d’ailleurs de nombreux exemples où c’est même indispensable d’égaliser en solo:

  • quand il faut filtrer des fréquences indésirables (comme mentionné au point précédent). Il peut être parfois difficile de faire ce travail dans le contexte du mixage. Cependant, il est inutile de rester en solo une fois cela résolu;
  • quand on manipule un son en relation avec lui-même. Par exemple en appliquant une automation d’EQ sur une voix afin d’équilibrer des changements fréquentiels dûs à l’effet de proximité du micro de chant. Plus généralement, on veut grâce à l’EQ redonner le plus de naturel possible au son enregistré comme s’il était joué devant nous.
Fonction Solo du Neutron EQ
Vue de la fonction solo d'une bande sur Neutron (Izotope)

6) Équivalence du niveau avant/après traitement

Quand on utilise un EQ pour booster des fréquences, on augmente le volume général du son. De même, quand on atténue des fréquences, le volume décroît. Donc à chaque traitement EQ, il est nécessaire d‘ajuster le niveau de sortie (« output ») de l’EQ afin de compenser les changements en volume.

Cette technique est plus communément appelée « level match » ou « A/B match ». Ou encore « True bypass », le Vrai bypass car en activant/désactivant l’effet de l’EQ, le volume perçu reste inchangé.

Poses-toi toujours la question: « Est-ce que mon traitement EQ a amélioré le son, ou l’a simplement rendu plus fort? » Comprendre et appliquer cette équivalence de niveau avant/après te permettra de prendre des décisions plus formelles, plus objectives et donc meilleures.

Traitement EQ Ableton level match
Admettons que je booste les hautes fréquences sur un synthé lead pour qu'il ait plus de présence dans le mix. Afin d'écouter le véritable effet de cette action, je diminue l'output d'autant qu'il le faut pour ne pas avoir de changement en volume perçu quand je bypasse le traitement.

Pourquoi cette équivalence avant/après en volume (« True bypass ») est si importante?

Rappelles-toi ce que nous disent les courbes isosoniques (Fletcher&Munson) sur notre perception du loudness. Un plus fort niveau (même un seul dB de plus) peut créer l’illusion d’un son légèrement « mieux ».

Cela est fondamental en mixage de ne pas être influencé par un traitement qui modifie le niveau général (c’est tout aussi valable pour des traitements de la dynamique du son comme la compression…). On peut alors croire que notre traitement appliqué apporte quelque chose de positif au son, alors qu’il s’agit simplement de l’influence d’un volume plus fort.

Heureusement, nombre de plugins EQ (comme ceux de Fabfilter ou Izotope) ont une fonction d’Autogain. Cela signifie que le volume est automatiquement ajusté en fonction du traitement EQ appliqué. Si ce n’est pas le cas, et que le réglage d’output n’est pas présent non plus, il te faudra alors ajouter toi-même un réglage de gain en sortie de traitement.

Fonction Autogain sur Fabfilter Pro-Q
Vue de la fonction Autogain sur Fabfilter Pro-Q

7) Utiliser un EQ sur 5 bandes maximum

Normalement, si tu égalises avec une intention précise, tu n’as jamais besoin de traiter le son sur un nombre de bandes important (sauf si tu veux appliquer un effet particulier). Si ce n’est pas le cas c’est que ton audio est trop mauvais à la source.

Dans ce cas, au lieu de s’entêter à galérer avec un EQ, il vaut souvent mieux ré-enregistrer ou changer d’échantillon audio.

D’une manière générale, tu ne devrais pas te fier aux EQ pour « réparer » un enregistrement de mauvaise qualité (sauf si tu n’as vraiment pas le choix bien sûr). Un EQ permet de rattraper beaucoup de choses mais il ne permettra jamais de changer la source audio ou de créer les bonnes fréquences qui n’existent pas à la source. Retiens-bien cela!

8) Ne pas y passer trop de temps, faire des pauses et s'aider de références

En peaufinant la couleur sonore d’un mixage, beaucoup tombent dans le piège d’y passer des heures. Et cela pour trouver à la fin que leur mixage sonne trop « boomy » dans la voiture ou trop agressif avec des écouteurs. En fait, si tu y passes trop de temps, c’est dû à deux choses:

  • Soit ton audio a un problème à la source (voir point précédent);
  • Soit tu n’es plus en mesure de travailler correctement à cause de la fatigue auditive et du manque de perspective claire.

Plus la session de travail est longue, plus nos oreilles tendent à se fatiguer, particulièrement dans les hautes fréquences. Voilà encore un rappel que les pauses sont aussi importantes que l’écoute!

Un autre moyen de bien « recalibrer » tes oreilles est d’écouter comment d’autres de tes musiques préférées sonnent. Un morceau bien mixé et masterisé avec une instrumentation et des sonorités similaires à ta propre production te guideront dans tes décisions d’ajouter du caractère grâce aux EQ. Il est donc important de posséder une liste de références, et j’en parlerai dans un prochain article.

9) Privilégier l'EQ en soustractif (mais c'est pas interdit de booster aussi!)

Là encore, en tant que débutant, il est plus naturel de booster certaines zones du spectre pour avoir l’effet voulu. Mais en vérité, tu peux obtenir exactement la même chose avec un traitement symétrique. Cela s’appelle l’effet de contraste, le Ying et le Yang.

Par exemple, un boost de 6 dB dans les hauts-médiums aura le même résultat qu’une atténuation de 6 dB dans les bas-médiums.

Même en connaissant le principe, il est toujours plus intimidant au départ de creuser plutôt que booster. 

Alors pourquoi creuser plutôt que booster?

D’abord, non seulement creuser est aussi efficace que booster, mais c’est même parfois plus efficace! En effet, couper certaines fréquences permet aux fréquences environnantes d’être mises en valeur. Et en plus, il y a l’avantage de ne pas saturer sur une zone fréquentielle, ce qui est bon pour garder un « headroom » intact.

Ainsi, pour faire ressortir un élément dans une zone de fréquence particulière (par exemple la présence d’une voix entre 1000 et 2500 Hz), il est parfois plus judicieux de creuser légèrement au même endroit sur tous les autres éléments du mixage plutôt que de booster la voix seule!

Enfin, comme déjà vu dans l’article sur les types de plugin EQ, il y a ce problème de rotation de phase au moindre traitement EQ (sauf pour un EQ linear phase). Bien sûr, le problème existe tout autant en cut que en boost. Mais l’effet néfaste possible sera moins préjudiciable voire négligeable avec un niveau diminué plutôt qu’augmenté.

10) La bonne utilisation du High Pass

Malgré la simplicité apparente d’un filtre High Pass pour supprimer les basses fréquences d’un signal, il s’agit d’un outil polyvalent qui peut potentiellement être sur-utilisé avec des résultats désastreux, pour finir avec une musique artificielle et plate.

Avant de t’en rendre compte, tu as vite fait de supprimer tous les graves qui sortent des instruments de gamme moyenne et haute et, ce faisant, supprimer involontairement ce qui donne réellement la profondeur et le groove du mixage.

Pire encore, des pentes trop raides induisent de la rotation de phase. Une bonne manière de faire est alors de choisir une pente de plus en plus douce (Q faible) au plus on coupe dans le bas du spectre.

Traitement EQ High-pass raide
Exemple d'un traitement High-pass raide sur un élément basse fréquence (risqué)

Une fois encore, il est important de tenir compte du contexte et ne pas utiliser le high-pass par défaut (voir point 2.)

Tout cela pour dire: si un hi hat ou autre élément dans les hautes fréquences a quelque chose d’intéressant dans les graves qui donne du punch à ta musique, tu n’as pas à le filtrer sévèrement juste parce que cet élément est généralement concerné par des fréquences plus élevées.

Lorsqu’on utilise un high-pass, on vise la clarté. Mais la clarté d’un mixage ne vient pas uniquement de l’égalisation et du filtrage. La position et le niveau de panoramique sont également utiles pour séparer les éléments d’un mixage. Par conséquent, veilles à explorer ces options avant de choisir un high-pass.

Enfin, si le high-pass est indispensable, voici deux recommandations:

  • Pour couper le bas tout en mettant en valeur une fréquence basse importante (pour le kick ou la basse), ajoutes un léger boost au niveau de la fréquence de coupure; cela se fait en augmentant la résonance du filtre  ou en ajoutant un Bell au niveau du cut-off (voir l’image ci-dessous);
  • Il vaut mieux que tu connaisses bien comment réagissent tes enceintes dans le bas du spectre. Si c’est incertain, il faudra t’aider d’un casque précis dans le bas, ainsi que des morceaux de références.
Traitement High-pass résonant
Traitement High-pass résonant

11) La bonne utilisation du Low Pass

Globalement les mêmes remarques que pour le high-pass s’appliquent aussi au low-pass.  A la différence près que son utilisation est beaucoup moins systématique. En effet, contrairement aux basses fréquences et l’effet résiduel, le cerveau n’est en revanche pas capable de reconstituer les hautes fréquences qui ont été coupées.

Il sera essentiellement utilisé pour les tâches suivantes:

  • retirer des aiguës trop irritantes;
  • marquer nettement la limite haute d’un instrument; combiné au high-pass pour faire un band-pass, l’instrument est alors mieux séparé et défini;
  •  éloigner l’instrument dans la perspective devant-derrière. En effet, pour gagner en profondeur, un instrument peut être perçu plus éloigné en baissant son niveau et/ou son contenu hautes fréquences.

12) La bonne utilisation du shelf

Le filtre shelf est la parfaite alternative, plus subtile, au filtre Pass. A chaque fois qu’on voudra atténuer plutôt que couper, on privilégiera le Shelf. Il est aussi possible de combiner les deux: un high-pass pour retirer le « rumble » et un low-shelf pour atténuer ou booster le contenu que l’on veut garder (le corps).

Le filtre Shelf est surtout le candidat idéal pour arranger la balance tonale du mixage. Mais aussi en particulier sur un élément pour l’insérer dans le mixage et assumer son rôle dans l’équilibre tonal.

Un high shelf est souvent utilisé (à juste titre) pour donner de l’air mais attention à ne pas en abuser sur toutes les pistes! Sur un ou deux éléments (Voix, cymbales), c’est souvent suffisant. Puis un EQ type baxandall sur un groupe ou sur le Master suffiront à parfaire l’équilibre dans les hautes fréquences.

13) La bonne utilisation du paramétrique

Après les filtres pass et shelves pour les extrémités du spectre, les médiums sont aussi une zone délicate qu’il faut souvent traiter. Pour cela, l’EQ paramétrique est utile pour s’attaquer à une zone fréquentielle ou un composant spectral spécifique (le corps d’une caisse claire par exemple).

Tandis qu’un EQ correctif utilise des « cuts » étroits (paramètre Q élevé), nos oreilles sont plus sensibles à ce réglage lorsqu’il est inversé en tant que boost. A des niveaux de gain élevés, un boost étroit semble anormal et même douloureux.

Pour cette raison, et pour plus de transparence, des boosts larges mais modérés sont utilisés par défaut pour améliorer une zone de fréquences.

Traitement EQ standard avec un paramétrique
Exemple d'un traitement EQ standard: des coupes de certaines fréquences peuvent être étroites, alors que le boost dans les hauts-médiums est plus large et modéré en gain.

14) L'utilisation d'un EQ "Pultec-style"

Un EQ à émulation analogique est toujours utile au mixage pour apporter du caractère au son. Par exemple l’EQ émulant l’hardware Pultec (voir l’article sur les types de plugins) est très sollicité pour son habilité à révéler chaleur et présence au son juste en l’insérant dans la chaîne de traitement.

Booster certaines fréquences avec un Pultec s’accompagne toujours de changements (creux) sur les fréquences environnantes. Contrairement à un EQ classique, on peut aller plus fort avec le gain.

Emulation analogique de Waves du traitement EQ Pultec
Emultion analogique (Waves Puigtec) du hardware Pultec EQP-1a

Conclusion

Voilà en bien tout honneur ce que je pouvais t’apporter comme conseils dans l’utilisation des EQ. Fais-en bon usage. Et si tu ne devais retenir qu’une seule chose de tout ça, retiens de toujours traiter le son avec une intention, puis tente de l’atteindre, puis passe à autre chose.

Jusqu’à maintenant, j’ai parlé de traitement EQ seulement pour des types d’EQ standards. Mais il existe aussi les EQ avec des options importantes comme le M/S ou les EQ dynamiques. Ceux-ci permettent un contrôle encore plus précis pour des applications bien particulières. Mais ce sera dans le cas de prochains épisodes. A suivre…

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