Comment éduquer l’oreille à l’art du mixage (Part 1)

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Imaginons…

Je suis en pleine phase de créativité dans mon home studio dans la production de mon morceau. Les idées fusent, l’inspiration est là! Puis vient la phase de mixage et de finalisation. L’enthousiasme est à son comble. En tant que musicien de home studio, je recherche constamment à améliorer mon son. Pour cela, je me procure tous les derniers plugins. J’ai des moniteurs de studio très chers (premières erreurs!) Et j’ai lu pleins d’articles de magazine sur la production et le mixage, mémorisé toutes les astuces de pro sur Youtube…

Mon morceau est prêt! Fier de moi, je le poste sur tous les réseaux de streaming. Sauf que…

Après quelques jours, je l’écoute, tout en comparant à d’autres morceaux similaires. Ou pire, je l’écoute dans un autre endroit que mon studio. Là je m’aperçois avec désolation que mon morceau ne sonne pas! Pas comme ceux des pros. Il ne tient pas la comparaison, à tous les niveaux. Le plus frustrant étant que je n’arrive même pas à mettre les mots sur ce qui ne vas pas. A part peut être qu’il ne sonne pas assez fort! Grosse désillusion!

Mais pas de panique, cette histoire-là on l’a tous vécue.

L'histoire-type d'une frustration

Cela peut faire quelques jours, mois ou années que t’apprends à mixer de la musique. A chaque fois, tu essaies plus ou moins d’appliquer sur ton morceau ce que t’as appris. Il faut égaliser comme ceci, compresser comme cela… Alors tu le fais, en espérant “tomber”, après moults changements hasardeux, sur Le son parfait.
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Alors, qu'est-ce qui cloche dans ton mixage?

Le problème dans cette démarche, c’est que tu avances dans le vague:

– Tu ne peux affirmer avec certitude que ça sonne mieux.

– Tu ne sais absolument pas dire pourquoi.

– Tu n’as aucune idée de ce que t’es en train de faire et des conséquences sur le son (le fameux effet papillon).

Comment le mixeur pro écoute le son?

Dans notre métier, on apprend à utiliser tout un tas de machines, de logiciels en tout genre, à placer des micros, à tourner des boutons et j’en passe… Mais s’il y a bien une chose que l’on apprend pas et que l’on sous estime au plus haut point, c’est d’écouter vraiment ce qui sort de nos enceintes. Un ingénieur du son expérimenté intervient toujours sur un mixage de manière intentionnelle et ciblée. Et le problème vient sûrement de là si tu trouves que ton morceau ne sonne pas assez professionnel.

Pendant que nous apprenons à utiliser nos machines, nous passons à côté de la clé du résultat: l’écoute critique, c’est-à-dire sans jugement subjectif. C’est une oreille différente de celle du musicien qu’il te faut acquérir.

La qualité de l’écoute passe par un processus technique qui regroupe certes la qualité de notre système, mais également l’environnement acoustique. Ce dernier étant la plus importante des machines que tu dois savoir utiliser. Ton environnement doit te fournir la vérité sur tes productions! (Ce thème sera bien sûr abordé dans Arsonor dans de prochains articles sur le mixage).

L’autre machine à connaître est ta sensibilité, ton ressenti, ton interprétation des sons. Savoir comment interpréter pour pouvoir le reproduire ensuite. Très souvent, nous sommes limités parce que nous n’avons pas les bonnes informations ou les moyens de les décrire. Nous sommes souvent en recherche de la bonne recette, de la bonne méthode pour comprendre comment réaliser une bonne prise de son ou un bon mixage. Mais il n’y a pas de méthode, ou plutôt si, il y en a des milliers! Existe t’il plusieurs méthodes pour apprendre à écouter? Existe t’il un moyen de pouvoir comprendre et analyser les sons qui ressortent de nos prises ou de nos mix?

Bonne nouvelle!

Il n’y a rien de magique, cela s’apprend. L’ingénieur du son n’est pas un gourou à l’audition surdimensionnée. C’est simplement quelqu’un qui a développé son oreille au fil du temps, en se concentrant sur des paramètres bien spécifiques du son.

L’entraînement de l’oreille est vraiment un entraînement de l’esprit, car l’appréciation du son est un apprentissage. En devenant plus “sophistiqué” dans notre approche de l’écoute, on développe une meilleure sensibilité aux subtilités contenues dans le matériau sonore et musical.

Terminologie de l'onde sonore

L’étude de l’art du mixage se construit progressivement à partir de principes et concepts de base. Même si tu connais déjà tout ça de part tes intérêts et pratiques dans la musique, il est important à mon sens de commencer par une compréhension solide des principes fondamentaux du son.

Avant de parler de musique, il faut d’abord être clair sur ses caractéristiques à sa source, à savoir l’onde sonore.

Le son, émis par une source acoustique, est entendu par un récepteur (l’oreille). Entre les deux, ce n’est rien d’autre que les particules du milieu de propagation qui s’entrechoquent pour créer une onde sonore. Ce n’est pas un déplacement de molécules! Le milieu de propagation est élastique: il peut subir une déformation et retrouver sa forme initiale après la perturbation. La sensation auditive est donc provoquée par la propagation d’une vibration.

Par exemple, l’air et l’eau mais aussi le bois, le verre, le béton… en fait n’importe quel élément matériel solide, liquide ou gazeux peut servir, plus ou moins bien, de transmetteur de la vibration sonore. Il n’y a que dans le vide que celle-ci ne peut absolument pas se propager.

Plus le milieu est dense, plus le son se déplace vite (340 mètres par seconde dans l’air, 1500 dans l’eau). On a tous expérimenté lors d’un orage le temps s’écoulant entre la vision d’un éclair et le bruit du tonnerre, ce qui représente la distance avec le centre de la détonation (une seconde équivalent à 340 mètres).

Forme d'onde sonore, amplitude et longueur d'onde

Sur le schéma est représentée la forme d’onde, à savoir l’amplitude en fonction du temps, pour une onde extrêmement simple. La période est le temps que met la forme d’onde à effectuer un cycle complet (une compression + une raréfaction). La longueur d’onde est la distance représentée par un cycle.

Une onde périodique comme les notes de musique est composée de cycles qui se répètent. Un bruit est un signal sonore non périodique.

Les trois domaines du son dans l'art du mixage

L’onde sonore peut être décrite et manipulée de trois manières différentes suivant que l’on se focalise sur un domaine physique particulier du son:

– le domaine fréquentiel

– le domaine dynamique (différences de niveaux sonores)

 le domaine spatial (disposition de gauche à droite pour la stéréo et d’avant en arrière pour la profondeur)

C’est aussi par l’un de ces trois domaines que l’on va aborder un mixage.

Dans le prochain article, nous découvrirons un à un ces trois domaines du son. Nous verrons que tout l’art du mixage repose sur la maîtrise de ces trois domaines ainsi que des interconnexions entre eux. Car oui! Changer un paramètre va influer sur un autre (dans un autre domaine). En quelque sorte, tout est lié (sinon ce serait trop facile, n’est-ce pas?). Et c’est là que cela devient fascinant!

Alors prépare toi à embarquer pour un long voyage sonore!

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Tu cherches à maîtriser les outils modernes de la production musicale, traiter ton son comme il le mérite, en finir avec les blocages et finaliser tes morceaux une bonne fois pour toute?

Tu es au bon endroit! Je m’appelle Martin, et je partage avec toi toutes mes connaissances et expérience en ingénierie du son.

De nos jours, il est possible de faire (presque) tout depuis chez soi! Avec les bonnes connaissances, de l’abnégation et de la passion, je suis convaincu que la création musicale est accessible à tous. Je suis prêt à partager ici avec le plus de pédagogie possible, tous les conseils et astuces qui te seront d’une aide précieuse pour arriver à tes fins.

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