Le design sonore (ou plus communément appelé sound design) est un terme un peu passe-partout employé à toutes les sauces. A partir du moment où mon métier consiste à transformer des sons enregistrés ou à en créer de nouveaux de manière synthétique, je suis un designer sonore. Cela se pratique depuis toujours dans le son à l’image et plus récemment dans toute production musicale moderne. D’ailleurs la frontière entre sound design et composition musicale s’est considérablement rétrécie.
Musique ou sound design?
En effet, si je conçois un son simulant un impact de balle dans une planche de bois, on appellera cela communément du sound design. Et si j’utilise ce même son pour rendre une caisse claire plus percutante, je deviens un producteur musical. Une fois accepté que tout son peut être vu comme possible entité musicale, c’est une démarche naturelle d’utiliser des outils de sound design dans le processus de production.
Ces dernières années, les outils numériques de traitement du son ont incroyablement évolués et continuent d’évoluer sans cesse. Si bien qu’ils représentent aujourd’hui les moyens incontournables pour recréer des sons originaux ou leur redonner vie. Pourquoi pas travailler sur une hybridation de son analogique et numérique?Travailler avec des bruits plutôt que des notes?
Et pourquoi pas essayer de rendre organique un son ne provenant d’aucune source physique?
Mode de sélection des logiciels de sound design
Pour faire face au choix pléthorique parmi les sociétés fabriquant ces outils, j’ai créé cette liste des 10 logiciels incontournables en me basant sur les catégories (“type” de logiciel) suivantes:
- les DAW: ta station audio-numérique est bien sûr ton premier et principal outil de création sonore, la base multi-fonctionnelle;
- les synthétiseurs virtuels (VSTi), parmi les mastodontes du marché (y intégrant des techniques de synthèse sonore diverses);
- les “plugins” d’effets divers sur le traitement du son. Ces derniers ont d’ailleurs souvent pour vocation première d’être utilisés en production ou mixage audio. Mais le principe du sound design est justement de les détourner de leur fonction première. Utiliser les outils de production musicale d’une manière “non musicale” ou non intentionnelle peut mener à des résultats réjouissants et surprenants.
Puis, parmi ces catégories, j’ai appuyé mes choix suivant ces critères:
- algorithme parmi les plus innovants et bluffants de ces dernières années;
- accès à des banques de son de haute qualité;
- dans l’air du temps, ainsi que bénéficiant d’une popularité et d’une communauté d’utilisateurs très forte;
- doté d’une interface agréable et un rapport d’apparente complexité/simplicité d’utilisation optimal.
C’est parti!
1) Station audio-numérique (DAW)
Est-il vraiment nécessaire de le présenter?
Véritable révolution à sa sortie parce qu’il déportait le séquenceur traditionnellement dédié au studio dans l’univers du live (d’où son nom), Ableton est devenu une institution et Live le logiciel favori de quantités de DJ et musiciens électroniques qui l’utilisent sur scène ou en studio, seul ou en complément de leur setup. Ses effets tels que le Beat Repeat, l’Autofilter ou l’Autopan, ses instruments Simpler ou Operator ont été plébiscités dans la création d’un nombre incalculables de morceaux de ces dernières années.
En matière de DAW, comme je le disais dans l’article La MAO démystifiée, on a toutefois l’embarras du choix: il en existe une multitude avec plus ou moins d’ancienneté, chacun a ses atouts et sa spécialité. Et bien là où la majorité des DAW se dédie traditionnellement à la prod et au mixage en studio, sorte de pendant logiciel à nos bonnes vieilles consoles analogiques, Ableton prend le contre-pied en le dédiant, d’abord au live, mais aussi et surtout (et par conséquent) aux expérimentations sonores les plus folles.
Car ce qui sépare Live d’une autre DAW, outre ses effets et instruments natifs, c’est bel et bien son fameux mode Session: “une page d’idées”, une matrice de pads, interface unique pour improviser, jouer et performer avec des idées musicales, sans les contraintes de la ligne de temps. Quasiment tout dans Live travaille en temps réel et en synchro; ajoute, réordonne ou enlève divers effets, joue avec le routage flexible et bien plus encore, le tout sans interrompre ton flow créatif. Tu l’as compris, Live est un incontournable pour la créativité musicale et le sound design.
Demo:
Autres recommandations:
Une autre DAW très populaire pour tous les utilisateurs d’un Macbook Pro puisque rachetée par Apple, je veux bien sûr parler de Logic Pro. En matière de sound design, il y a aussi de quoi faire avec des outils intégrés de choix comme les synthétiseurs Alchemy ou Sculpture, et sa reverb à convolution Space Designer.
2) Synthèse hybride (tout en un)
Depuis 2008, la réputation de la firme Spectrasonics n’est plus à faire dans le monde du sound design et des instruments virtuels. Et leur produit phare, le synthétiseur virtuel mastodonte (ou “Power Synth”), Omnisphere le démontre bien: en plus de posséder tous les atouts d’un synthé classique à synthèse soustractive, son moteur puissant intègre (liste non exhaustive) des fonctions de synthèse FM et granulaire, un arpégiateur et des effets de haute facture. Tout ceci au sein d’une interface simple et épurée.
Et c’est sans compter l’importation possible de ses propres sons en plus de sa bibliothèque interne tout simplement monstrueuse. Tu peux y reconnaître d’ailleurs la plupart des sons “hollywoodiens” que les designers sonores pour les films utilisent abondamment. Eric Persing, le boss de Spectrasonics, a su en effet s’entourer d’une ribambelle de sound designers de génie (Diego Stocco, Ignacio Longo, Richard Devine pour ne citer qu’eux) pour te fournir des échantillons sonores d’une qualité incomparable. Ce joujou a d’ailleurs le défaut de ses qualités car il t’en coûtera pas moins d’un espace de 64GB de sons à réserver sur ton disque dur si tu veux en faire l’acquisition. Et les sons incorporés sont tellement de qualité et utilisables tels quels que tu en oublierais presque qu’il est aussi possible d’utiliser ses fonctions pourtant infinies de synthèse sonore.
Demo:
Un des sound designer de renom à avoir grandement participé à l’élaboration des sons d’Omnisphere n’est autre que Diego Stocco. Qui mieux que lui pour présenter ce que le synthé a dans le ventre:
Autres recommandations:
– Alchemy (anciennement produit de chez Camel Audio, il a été racheté par Apple et totalement intégré dans Logic Pro! Une raison majeure de se procurer Logic si t’hésites encore)
3) Synthèse à tables d'onde (wavetable)
Si j’en parle dans une section à part, c’est que ce type de synthèse a le vent en poupe.
Depuis le Wave de PPG (créé en 1981 par Wolfgang Palm) et de Waldorf, la synthèse à table d’ondes s’est peu à peu popularisée sous forme numérique, notamment par l’intermédiaire de Native Instruments avec Massive.
Mais c’est surtout Steve Duda et son instrument Serum qui s’est définitivement imposé comme LE synthétiseur virtuel à tables d’ondes. Ce type de synthèse a conquis depuis bon nombre de producteurs de musiques électroniques. Mais pas que. Car même si cela peut sembler destiné à des sons froids et synthétiques c’est que tu n’as pas bien saisi toutes les possibilités offertes par le logiciel. Cette façon de pouvoir importer et “sculpter” le son à sa source, c’est-à-dire dans sa forme d’onde, a un potentiel créatif énorme et original.
Demo:
Autres recommandations:
– Ableton Live Wavetable (Dans sa version 10, Live intègre son nouvel instrument à table d’ondes. L’idée de concurrencer Serum sur ce terrain est évidente et il ne s’en cache pas).
– Arturia Pigments (La firme française Arturia s’y met aussi avec son nouveau bébé)
– Native Instruments Massive X: Jusqu’à aujourd’hui, Massive est toujours l’un des synthés virtuels de référence sur le marché, malgré son interface vieillotte et quasi-inchangée depuis sa sortie. Sauf qu’en 2019, NI s’est enfin décidé à le relifter avec une mise à jour majeure sous le nom de Massive X (qui est en fait un nouveau synthétiseur à part entière qu’une simple mise à jour).
4) Sampling
Le sampling est une technique de production maintenant connue depuis plus de 30 ans, ayant défini beaucoup de tendances musicales et même façonné des genres entiers. Après la révolution des machines hardware Akai, le sampler d’aujourd’hui est un instrument virtuel permettant d’y charger des bouts d’audio (samples) et les jouer à l’envie à différents pitchs et vélocités. J’arrête là pour la partie “technique” car c’est pas le sujet de l’article. Les évolutions techniques du sampling permettent de nos jours de pouvoir recréer (ou plutôt émuler) n’importe quel instrument de manière très réaliste, mais aussi de manipuler les échantillons sonores dans tous les sens, ce qui en fait un outil de choix pour le sound design.
Et la particularité de Kontakt, c’est que nombre pléthorique de marques d’émulation d’instruments réels et leur librairie d’échantillons sonores s’intègre directement dans le logiciel. Le “player” gratuit Kontakt peut être utilisé pour pleins d’instruments. Mais la plupart des instruments provenant de sociétés tierces exigent la version complète. Si tu es intéressé par le sampling en tant que producteur ou compositeur, Kontakt est un “must have” puisqu’il permet d’accéder à la majorité des librairies disponibles sur le marché. C’est ce qui en fait le sampler le plus utilisé au monde et un statut de quasi indispensable dans le monde de la production musicale numérique.
Demo:
Autres recommandations:
Il y a des tonnes d’autres choix en matière de sampler dont bien évidemment:
– Celui de ta DAW pourrait aussi très bien faire l’affaire (Steinberg Cubase Halion, Ableton Live Simpler + Sampler, Logic EXS24…)
– UVI Falcon: le constructeur français, responsable de beaucoup d’innovations dans le domaine, mérite d’être mentionné.
5) Programmation modulaire
Ne t’y trompe pas, on ne parle pas ici d’un simple instrument mais plutôt d’une sorte de méga interface dont tu es le héros! Comme Kontakt, Reaktor a en commun ce concept de script ou programmation sonore personnalisée: des développeurs tiers (ou toi-même!) peuvent y créer des interfaces et instruments uniques. Si tout cela te rebute car tu n’es pas programmeur, rassure toi, la dernière version intègre un système de “blocks” très facile à utiliser. Et si cela t’effraies toujours, tu peux simplement t’en servir en chargeant l’un des innombrables modules à ta disposition. Tu t’apercevras assez tôt que les journées défilent très vite pendant que tu tritures les boutons de manière aléatoire, tout en te régalant les oreilles.
Car même remarque ici que pour Omnisphere précédemment: Reaktor intègre déjà un large choix d’instruments utilisables tels quels qui sont d’une telle qualité et originalité qu’il est facile de s’en contenter! Cela va du synthé, générateur de sons aux boîtes à rythme et autres séquenceurs et effets. L’autre gros point fort de Reaktor est sa communauté d’utilisateurs très active où chacun peut y aller de son propre instrument et le partager dans une sorte de librairie accessible ici: https://www.native-instruments.com/fr/reaktor-community/reaktor-user-library/. Bref, un MUST!
Demo:
Et un exemple de ce qu’il est possible d’y faire entre autres choses:
Autres recommandations:
– Max/MSP: Développé par l’Ircam dans les années 80, il est commercialisé aujourd’hui par la société Cycling’74 et surtout, il est complètement intégré dans Ableton Live (voir précédemment)! Comme pour Reaktor (qui en est donc un concurrent direct), la communauté d’utilisateurs très active peut créer des “Max for Live Devices” (M4L); ce qui décuple encore les possibilités sur Ableton et en font définitivement le logiciel n°1 en sound design (voir point 1)). Voir ici pour un aperçu de toutes les extensions Max for Live: https://www.ableton.com/en/packs/#?item_type=max_for_live.
– Pure data: Développé en parallèle à Max/MSP, le code est en Open source et gratuit. C’est donc un logiciel de programmation graphique très populaire pour la création musicale et multimédia en temps réel.
6) Correction tonale, Pitch-Shift et Time-Stretch
Le “pitch-shift” (changer la tonalité d’un son sans en altérer sa vitesse) et son corollaire le “time-stretch” (changer la longueur d’un son sans en altérer sa tonalité) sont des procédés à la base de l’évolution des technologies audio-numériques. Tu utilises leurs algorithmes associés dans toutes les sources audio sans t’en rendre compte (pour la synchronisation du son à l’image à la moindre application audio d’aujourd’hui en passant par l’art du DJing bien entendu).
Du côté des studios musicaux, cela a permis de révolutionner le travail (en bien ou en mal) jusqu’à être capable de faire passer n’importe qui chantant comme une casserole à un ténor d’opéra prestigieux (j’exagère à peine). L’outil magique permettant de faire cela c’est l’autotune, nom originaire du produit phare de chez Antares. Mais depuis peu un autre concurrent sérieux s’est mis sur ce marché; je veux bien sûr parler de Celemony avec son Melodyne. Tous les studios musicaux professionnels du monde entier ont dans leur arsenal au moins l’un ou l’autre (si ce n’est pas les deux).
Mais alors qu’est-ce qui fait que je parle de Melodyne dans cet liste d’outils pour le sound design?
Contrairement à l’Autotune d’Antares, Melodyne ne fait pas de correction de pitch en temps réel (pendant que le chanteur chante) mais s’utilise en post-production. En revanche, son concept et ses algorithmes sont révolutionnaires. Son concepteur, un luthier et mathématicien allemand de génie, a imaginé la transposition visuelle de l’audio (habituellement sous forme d’onde sonore) note par note, chacune représentée par une forme de “goutte”. Là où jusqu’à maintenant on se contentait de manipuler l’onde sonore, avec Melodyne, on plonge littéralement à l’intérieur du son! La correction de note en tonalité ou en durée devient un jeu d’enfant. De plus, son éditeur de son (dans la version complète du logiciel) ouvre la voie à des possibilités extraordinaires.
Demo:
N’hésites surtout pas à parcourir le site officiel car on y retrouve des tutos également disponibles en français (ce qui est très rare)! En voilà un parlant justement de l’éditeur de son:
Présentation de l’éditeur par le Maestro himself (mais en anglais seulement):
Et enfin, un bon exemple de ce qu’il est possible de faire avec une voix chantée:
Autres recommandations:
– Antares Autotune: Si tu n’as encore jamais entendu parlé d’Autotune, c’est que le rap/Hip Hop et toi, ça fait deux! LE concurrent de Melodyne, tout simplement. Il n’est pas aussi poussé dans le traitement note par note mais il se différencie par son traitement du pitch en temp réel!
– Serato Pitch’n’time: Peut-être le meilleur pitch-shift du marché.
– PaulXStretch: En voilà un logiciel de time-stretch bien original, à l’algorithme révolutionnaire et surtout gratuit! Si je devais garder un seul coup de coeur de toutes ces listes de plugins ce serait celui-là. Il avait fait le buzz à l’époque de sa sortie grâce à son utilisation sur une chanson de Justin Bieber qui la transforma d’une longueur de 3 min 21 en une voix de fantôme sous amphétamines de 35 minutes! (1.8 millions de vues sur Youtube en une semaine). Il est devenu depuis un outil original pour créer ou transformer n’importe quel son en nappe ambient bien planante.
Voici un extrait du morceau:
Et voici un exemple d’utilisation édifiante (le plugin a depuis évolué avec une interface plus moderne):
7) Restauration sonore
Après un logiciel de correction tonale, voilà maintenant un logiciel de restauration sonore?
Oh que oui! En quelques années, l’ensemble de plugins RX de Izotope s’est imposé comme LA référence dans le domaine de la réparation audio (enlever les clics, le clipping, les bruits de fonds intempestifs, et bien plus maintenant…). Au point de détrôner peu à peu l’outil phare qui était spécialement dédié à cela jusque là: l’ensemble Cedar.
Mais ce qui fait la spécificité de RX, c’est son interface (en “standalone”, c’est-à-dire en utilisant le logiciel seul, pas sous forme de plugin) visuelle sous la forme cette fois d’un spectrogramme. Un quoi? Outre la forme d’onde ou le spectre, le spectrogramme est la représentation visuelle du son permettant d’analyser à la fois son contenu fréquentiel et dynamique en fonction du temps (temps en abscisse, fréquences en ordonnée et intensité du son en surbrillance colorée). Et les outils remarquables de RX permettant de modifier ce spectrogramme, ajouté aux nombreux modules disponibles pour altérer le son, en font un outil en or pour tout sound designer.
La dernière mouture de RX est LE logiciel, avec Melodyne, permettant notamment de s’approcher de plus en plus vers la possibilité de séparer les éléments audio d’un morceau (séparer l’acapella de l’instrumental par exemple).
Demo:
Autres recommandations:
– Accusonus Era Bundle
– Zynaptiq Un-Series
8) Reverb/Delay
Dans la catégorie des plugins détournés de leur fonction première dans le mixage audio, il faut bien sûr parler des reverbs et delays. Les algorithmes de ces outils ont bien évolués et certains plugins permettent un rendu dans l’espace de grande qualité.
Dans le domaine du sound design, le travail dans l’espace sonore est primordial. Ici l’objectif n’est pas le réalisme mais plutôt la recherche d’ambiances éthérées et irréelles. Pour cela, l’Adaptiverb fait fabuleusement le job. Ce n’est d’ailleurs pas exactement un plugin de reverb à proprement parlé, mais plutôt une sorte d’hybride synthétiseur/reverb s’adaptant automatiquement au contexte audio.
Demo:
Dans cette catégorie des “reverbs à effets spéciaux”, j’aurais pu tout aussi bien citer celles-ci:
Il faut bien sûr aussi parler de la catégorie des Reverbs à convolution: car même si leur objectif premier est un rendu le plus réaliste possible, on peut y importer ses propres IR (impulsions audio), et alors tout devient possible.
– AudioEase Altiverb: la Rolls Royce des reverbs à convo
– Ou celle de ta DAW si elle en a une (Space Designer sur Logic, Convolution Reverb Pro avec Max for Live, etc, etc…)
Enfin, on peut mentionner dans cette section la catégorie des Delays extrêmement créatifs et originaux:
9) Saturation
A l’instar de la Reverb, la saturation est à priori un procédé utilisé en mixage audio. La saturation a différents effets sur le son: en plus d’ajouter différentes types de couleur et d’harmoniques, cela va aussi influer sur l’équilibre spectral et dynamique.
Trash de chez Izotope est l’un de ceux qui élève l’effet de saturation et de distortion à un nouveau niveau de destruction sonore. Mais surtout c’est l’un des rares à pouvoir s’utiliser presque plus comme un instrument que comme un simple effet.
Demo:
Autres recommandations:
Autres plugins forts recommandables aux doux noms évocateurs:
– Soundtoys Filterfreak/Decapitator
10) Transformation vocale
Et l’algorithme le plus innovant de ces derniers temps nous vient de la société écossaise Krotos Audio. Grâce à sa technologie d’entrée audio dynamique, Reformer Pro te permet de performer avec ta voix n’importe quel type de son en temps réel. Par exemple, tu veux un rugissement de lion féroce pendant qu’on voit le lion rugir à l’image? eh bien il te suffit de grogner toi-même dans un micro, et le son en sortie (à l’aide d’une librairie de sons bien confectionnée) rendra le rugissement hyper réaliste et suivant en temps réel les mouvements de tes cordes vocales.
L’outil rêvé pour concevoir des sons à l’image!
Reformer Pro révolutionne le travail de l’artiste “Foley”. Ce sont ces bruiteurs du cinéma qui performent en temps réel tous les sons des objets et personnages en mouvement à l’aide d’une multitudes d’objets divers à leur disposition. Avec Reformer Pro, c’est la même idée sauf qu’il te suffit maintenant d’un bon micro et de banques de son bien construites. De multiples banques sont d’ailleurs en vente sur le site du constructeur mais tu peux aussi importer tes propres sons (en suivant quelques règles).
Alors tu me diras, wow c’est super pour le son à l’image, mais pour le sound design en création musicale? Eh bien c’est pareil! Les banques de sons peuvent aussi réagir à l’audio enregistré sur ta DAW (pour des percussions ou autre) mais également être contrôlées par Midi. Dans la création musicale moderne, beaucoup d’effets sonores (Foley ou FX) s’adaptent magnifiquement dans un contexte rythmique ou musical. La richesse spectrale et la complexité rythmique inhérente à ces sons est souvent sous-estimée.
En plus de Reformer pro, Krotos a également dans sa palette les outils Dehumanizer et Weaponizer qui sont dans la même veine et valent aussi le coup.
Demo:
Autres recommandations:
Sous le terme “transformation vocale”, on peut y retrouver d’autres types de technologie audio:
– AudioEase Speakerphone: Comment ne pas penser aux maîtres de la convolution avec la société hollandaise AudioEase. Très connus pour leur reverb phare Altiverb, Speakerphone est aussi un outil très utile pour transformer une voix “normale” en une voix sortant de n’importe quel endroit (appareils électroniques, mégaphone, etc, etc…)
– Zynaptiq Wormhole: Grâce à une combinaison de “warping” spectral, d’algorithmes de reverb riche, de pitch-shifting et de morphing, Zynaptiq (encore eux) permet avec Wormhole d’obtenir rapidement des ambiences surréalistes ou des voix d’aliens, monstres et robots en tout genre.
– Celemony Melodyne: voir plus haut
– Flux Ircam Trax: Ce plugin est absolument époustouflant! Il permet, par exemple, de passer d’une voix d’homme (ou femme) à une voix d’enfant ou de personne âgée avec un réalisme rare!
– Izotope Vocalsynth: Izotope n’est aussi pas en reste avec son vocoder du futur.
11) En bonus: Les bundles
Si tu ne devais choisir qu’un seul pack de plugins pour le sound design venant d’un seul fabriquant, alors tu peux te tourner vers ce que les marques appellent un Bundle. A savoir, plusieurs plugins regroupés sous forme de “Pack” pour un prix plus avantageux qu’à l’unité.
– Native Instruments Komplete: C’est le pack ultime avec (quasi) tout NI à l’intérieur. Attention toutefois à l’indigestion!
– Fabfilter: très connu pour ses plugins de mixage et notamment son EQ Pro-Q, il n’est pas en reste comme on l’a vu dans des outils de choix pour le sound design (Timeless, Saturn, Volcano…)
– Soundtoys: idem qu’au-dessus avec entre autres son delay qu’on ne présente plus Echoboy, son saturateur Decapitator, Crystalliser, …
– Izotope: idem qu’au dessus, outre ceux déjà cités dans l’article, Iris, Stutter Edit et Breaktweaker méritent le coup d’oeil.
– Sugarbytes: Cette marque est l’une des plus intéressantes en matière de plugins d’effets en tout genre (Turnado, Wow, Effectrix…)
Voilà, j’ai essayé d’être le plus exhaustif possible sur le sujet. Toutefois, le marché est tellement vaste! De nouveaux constructeurs débarquent en permanence avec des outils tous plus passionnants et innovants les uns que les autres. Toi aussi tu as sûrement tes préférences alors n’hésite pas à écrire dans les commentaires ce que je n’aurais pas mentionné ici!
Attention! Remarque importante si tu es débutant: comme je l’avais mentionné dans cet article, il devient vite contre-productif de se laisser tenter dans la course aux plugins. Contente toi d’abord de maîtriser ta DAW de fond en comble; elle possède déjà une foule d’outils largement recommandables. A bon entendeur!
Catégories
Derniers articles publiés
Tu cherches à maîtriser les outils modernes de la production musicale, traiter ton son comme il le mérite, en finir avec les blocages et finaliser tes morceaux une bonne fois pour toute?
Tu es au bon endroit! Je m’appelle Martin, et je partage avec toi toutes mes connaissances et expérience en ingénierie du son.
De nos jours, il est possible de faire (presque) tout depuis chez soi! Avec les bonnes connaissances, de l’abnégation et de la passion, je suis convaincu que la création musicale est accessible à tous. Je suis prêt à partager ici avec le plus de pédagogie possible, tous les conseils et astuces qui te seront d’une aide précieuse pour arriver à tes fins.
0 Replies to “10 logiciels incontournables pour le sound design”